Trop puissant, pas assez naturel, producteur d’ombres portées disgracieuses, le flash est redouté de beaucoup d’utilisateurs qui sous prétexte de louer la beauté des lumières naturelles préfèrent généralement s’en passer. Quitte à privilégier les hautes sensibilités, synonymes de moins bonne qualité d’image, ou à retoucher intensivement leurs fichiers Raw. Pourtant lorsqu’il est maîtrisé, le flash est un outil formidable pour équilibrer un contre-jour, apporter un éclat à une scène un peu fade ou compenser une faible luminosité ambiante. Pour utiliser le flash dans de bonnes conditions, il est essentiel de comprendre son fonctionnement.
Un éclair puissant
Qu’il soit intégré à l’appareil ou connecté via la griffe située sur le haut de votre boîtier, le flash délivre une grande quantité de lumière en très peu de temps. Sa durée peut varier d’1/250s à 1/80 000s suivant les modèles. De sa puissance, exprimée sous la forme d’un « nombre guide », dépend sa portée maximale. Celle des flashs intégrés aux appareils photo est plus faible que celle des modèles externes, ce qui les rend moins à même d’éclairer des sujets lointains. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’avoir en tête qu’un flash réglé à une puissance donnée ne va permettre d’exposer correctement qu’un sujet placé à une certaine distance. Si un élément se trouve en avant, il recevra une quantité de lumière trop importante et sera surexposé tandis que les éléments en arrière ne recevront pas assez de lumière et seront sous-exposés par le flash. La lumière directe d’un flash sert donc à exposer un premier plan et ne peut l’éclairer correctement qu’à condition que sa puissance soit suffisante pour atteindre le sujet ou qu’elle puisse être réglée sur une valeur suffisamment faible pour ne pas le surexposer. Cette puissance se règle manuellement ou en automatique via la fonction TTL des flashs.
Direct ou indirect
Le sujet qui sera éclairé de manière directe va produire une ombre portée sur l’arrière-plan. Plus l’arrière-plan est proche, plus cette ombre sera visible. Et c’est bien souvent ce qu’on reproche à l’éclairage au flash... Pensez donc qu’en éloignant votre sujet du fond, l’ombre sera moins visible et qu’en extérieur, sur un portrait en contre-jour par exemple, elle pourra même être inexistante. L’éclairage direct depuis un flash intégré possède un autre défaut : l’apparition des yeux rouges en portrait. Le phénomène est lié à la réflexion de la lumière dans le fond de l’oeil fortement vascularisé. Le mode anti yeux rouge des flashs va l’éviter en déclenchant plusieurs éclairs très rapides juste avant l’exposition de manière à ce que la pupille du modèle se ferme et pour réduire le risque de réflexion. Pensez donc à l’activer ! Si vous êtes en intérieur et que vous voulez apporter un éclairage supplémentaire à une pièce sombre, il est par ailleurs préférable d’appliquer un éclairage indirect, c’est à dire de diriger votre flash (ce que les modèles intégrés aux appareils photo ne permettent pratiquement jamais) vers le plafond ou vers un mur : la réflexion de la lumière sur cette surface produira une lumière plus large et diffuse.
Exposer au flash
Enfin, songez que l’éclair du flash peut être si bref et intense qu’il suffit à exposer correctement un sujet quel que soit le temps de pose. Outre le principe de la vitesse de synchronisation au flash sur lequel nous ne nous étendrons pas dans cet article, il est important de considérer que le temps de pose a néanmoins une incidence sur l’exposition du reste de la scène, celle qui n’est pas éclairée par le flash. Or lorsqu’ils sont utilisés en mode automatique, les appareils photo règlent souvent le temps de pose sur une faible valeur : la scène se trouve sous-exposée et le sujet bien éclairé par le flash. L’ensemble manque d’homogénéité. Dans ces conditions, mieux vaut utiliser des modes d’exposition manuel pour gérer l’exposition globale de la scène en fonction la lumière ambiante et ajouter un coup de flash à la puissance bien dosée pour déboucher son sujet.
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