Le bitrate en vidéo
Si l’on peut comparer la vidéo à une succession rapide de photos, l’on peut également faire de nombreux parallèles dans leurs caractéristiques. Ainsi, la définition d’image correspond-elle dans les deux cas à la taille des images en pixels. Elle est exprimée par le nombre total de points en photo quant elle est plus codifiée en vidéo avec des appellations du type Full HD pour les images de 1920 x 1080 pixels, 4K UHD – Ultra Haute Définition - pour celles de 3840 x 2160 pixels, 4K DCI - Digital Cinema Initiatives – pour celles de 4096 x 2160 pixels ou encore C8K lorsque les images mesurent 8129 x 4320 pixels. Vous constaterez donc que les appellations 4K, 6K, 8K correspondent peu ou prou à la longueur en pixels des images. Comme en photo, cette valeur de définition donne une indication sur la quantité de détails contenue dans chaque image. La différence essentielle en vidéo étant que les écrans disposant d’une définition fixe, rarement supérieure à la 4K, filmer dans une définition supérieure représente surtout l’intérêt d’un suréchantillonage et d’un recadrage possible en montage, pour effectuer un léger mouvement de zooming ou de traveling qui n’aurait pas été réalisé à la prise de vue par exemple.
Frame rate et bitrate
La vidéo étant une succession d’images, il convient aussi de correctement paramétrer la cadence d’enregistrement, le frame rate, correspondant au nombre d’images que vous allez enregistrer par seconde. L’image cinématographique est une succession de 24 i/s quand la télévision française, les vidéoprojecteurs et autres écrans projettent des images à raison de 25 i/s (c’est la norme PAL/SECAM). Aux États-Unis ou au Japon, c’est la norme NTSC qui s’applique correspondant à une fréquence de 30 i/s (plus précisément 29,97 i/s). Cette différence provient de la fréquence du courant utilisé dans les différents pays, de 50 ou 60 Hz suivant les zones. Filmer avec une fréquence adaptée à sa zone géographique est donc indispensable dès lors que des sources de lumière artificielle sont présentes pour éviter le phénomène de scintillement appelé flickering. Filmer dans une cadence supérieure à 25 ou 30 i/s permet d’obtenir des mouvements plus fluides et sans saccade ou d’effectuer des ralentis au montage. Mais une telle pratique n’est pas sans conséquence sur le poids des vidéos ! C’est là qu’intervient le bitrate ou débit d’enregistrement. Indiqué le plus souvent en Mbits/s ou Mbps, il correspond à la quantité d’informations enregistrées en un temps donné et donc au taux de compression appliqué aux vidéos. Là encore un parallèle peut être fait avec la photo si vous songez à la compression Jpeg. Toujours destructive, elle est pratiquement imperceptible aux plus hauts niveaux de qualité et franchement visible lorsque vous faites le choix d’une basse qualité. Photographier en très haute définition ne présente pas un grand intérêt si vous appliquez une forte compression aux images, synonyme de destruction des fins détails. C’est le même principe avec le bitrate en vidéo : filmer en très haute définition avec une cadence élevée mais une très forte compression vous donnera une qualité d’image très médiocre, voir des saccades dans la succession d’image. C’est d’ailleurs un phénomène que l’on peut voir sur les smartphones qui pour minimiser la taille des fichiers stockés appliquent une forte compression aux photos comme aux vidéos. Si votre appareil vous propose plusieurs bitrate pour une même définition et une même cadence d’image, vous avez par conséquent intérêt à choisir le plus élevé… à condition d’utiliser des supports d’enregistrement rapides et de haute capacité. Si le principe de fonctionnement de la vidéo n’est pas si complexe qu’il n’y paraît, c’est en revanche une discipline exigeante en ressources !