Villefranche-sur-Saône, de la série « La ferme du Garet » réalisée dans le cadre de la
Mission Photographique de la DATAR, 1984 - © Raymond Depardon / Magnum Photos.
Quand vous êtes sur l’autoroute A6, deux kilomètres avant le péage de Villefranche, sur la gauche en descendant, juste avant le pont et face à une grosse zone commerciale, durant quelques secondes, vous pouvez voir un groupe de maison entourées d’acacias. C’est le vieux quartier du Garet. C’est un lieu comme on en voit plein en France. Hier, c’était la campagne, aujourd’hui, c’est la périphérie de la ville. Et demain ?
Dans le livre, La Ferme du Garet, paru aux éditions Carré en 1995 et réédité par Actes Sud en 2003, Raymond Depardon nous raconte son enfance et son éveil à la photographie. Il y rend un hommage particulièrement émouvant à ses parents agriculteurs à Villefranche-sur-Saône et à la vie rurale des années 1950 à 1970.
Dans un long récit autobiographique, il nous dévoile sa passion précoce pour la photographie et les toutes premières images qu’il réalise adolescent. Il évoque le quotidien de la ferme et de ses habitants et décrit, à travers l’histoire de la ferme familiale, la lente évolution du monde paysan et de son environnement au fil des décennies suivantes. Depardon a quitté la ferme à 16 ans pour monter à Paris et débuter sa formidable carrière d’homme d’image.
Villefranche-sur-Saône, de la série « La ferme du Garet » réalisée dans le cadre de la
Mission Photographique de la DATAR, 1984 - © Raymond Depardon / Magnum Photos.
Il ponctue son récit par les photographies qu’il réalise à l’occasion de ses brefs passages à la ferme, alors qu’il court le monde, étant devenu un photoreporter accompli. C’est son frère Jean, père de 4 fillettes avec sa femme Lilette, qui a repris l’exploitation. En 1984, dans le cadre de la mission photographique de la DATAR, Raymond Depardon revient dans la ferme de son enfance. Il a alors 48 ans. « Je sentais que je perdais un certain nombre d’éléments qui allaient disparaître de ma mémoire », confie-t-il. Ce retour aux racines élargit sa palette photographique. Travaillant à la chambre, en couleur, il écarte toute nostalgie et apporte un regard nouveau sur le paysage français.